samedi 25 octobre 2014

L’Apôtre, un film juste et réaliste sur un sujet sensible



L'Apôtre est un film français écrit, réalisé et produit par Cheyenne-Marie Carron, sorti début octobre 2014. Il a obtenu le prix spécial de la fondation Capax Dei au festival Mirabile Dictu 2014. Son sujet, la conversion d’un musulman au christianisme, est très sensible, voire explosif. De ce fait, la réalisatrice n’a pas pu trouver de distributeur pour son film ; il ne passe que dans 2 salles à Paris, le Lincoln et les 7 parnassiens. Il est par ailleurs distribué par DVD.

Ma femme et moi avons reçu le DVD cette semaine et nous avons vu le film hier soir. Ce film vaut la peine d’être vu, vraiment !

Akim et Youssef sont deux frères, jeunes musulmans qui se destinent à devenir imams. Dans leur quartier la sœur d'un prêtre catholique est assassinée par un voisin de culture arabo-musulmane. Ce prêtre décide de continuer à vivre auprès de la famille de l'assassin, car il sent que cela les aide à vivre. Interpellé par cet acte de charité chrétienne, Akim s'engage dans un chemin de conversion au christianisme, aidé par quelques rencontres : celle de Julien, jeune garagiste qui l’invite à la cérémonie où ce prêtre baptise sa fille, et celle d’un autre converti de l’Islam qui va lui permettre de partager et sa nouvelle foi et ses souffrances. Ce chemin de conversion va opposer Akim à son frère et à l'ensemble de sa communauté. Le film met en évidence la déstabilisation de la famille d'Akim suite à sa conversion, mais aussi les liens familiaux très forts de cette famille qui veut malgré tout conserver des relations avec lui. Le film se termine sur une note plutôt optimiste d’acceptation du choix d’Akim.

L’auteur a su traiter un sujet très sensible, voire explosif, avec beaucoup de tact, en étant à la fois juste et réaliste. L’itinéraire de foi d’Akim est traité de façon très intéressante, mettant en lumière l’universalité de la charité chrétienne qui le séduit. Quant à la réaction de la famille, elle me semble abordée de façon bienveillante; les personnages sont sympathiques, y compris le frère d’Akim. Et Cheyenne Carron ne masque pas la violence des exaltés musulmans qui rendent le parcours de conversion si dangereux pour ceux qui viennent de l’Islam. Cet itinéraire avait été décrit de façon saisissante par Joseph Fadelle dans son livre « le prix à payer »; c’était dramatique, mais ici nous sommes en France où il y a une plus grande retenue, malgré tout. De plus les interventions de l’oncle d’Akim, imam, sont présentées sous un jour très favorable ; on est très loin d’une caricature de l’Islam.

En conclusion, il faut voir ce film, c’est un bon moment, on ne sent pas passer le temps (1h57), c’est un éclairage très intéressant sur une partie de la communauté arabo-musulmane de France et c’est un hommage original à la foi catholique en Jésus-Christ.

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