mercredi 27 février 2013

Veillée de prière à l'intention de Benoît XVI




Jeudi 28 février à 20h30 une veillée de prière à l'intention du saint Père Benoît XVI est organisée à la Cathédrale Saint-Pierre de Montpellier, présidée par Mgr Pierre-Marie Carré. Cette veillée de prière est non seulement à l’intention du Saint Père, mais aussi du Conclave des cardinaux qui va bientôt se réunir pour élire le nouveau pape.

Source : http://catholique-montpellier.cef.fr/



27 février 2013: dernière Audience générale de Benoît XVI




Le Saint-Père a consacré sa dernière audience générale hebdomadaire, tenue Place St.Pierre devant 200.000 personnes, à tracer un panorama de son service apostolique. Voici une traduction de son intervention, prononcée en italien: "Merci d'être venus si nombreux à ce dernier rendez-vous. Merci de tout coeur. Je suis profondément ému! En vous je reconnais l'Eglise vivante. Et puis remercions le Créateur pour ce beau soleil d'hiver".

"Comme l'apôtre Paul dans le texte biblique que nous avons entendu, je sens d'avoir à remercier tout particulièrement Dieu qui guide et édifie l'Eglise, qui sème sa Parole et nourrit ainsi la foi de son peuple. En ce moment, mon cœur s'élargit et embrasse toute l'Eglise à travers le monde, et je remercie Dieu pour les signes que durant mes années de ministère pétrinien j'ai reçu quant à la foi dans le Seigneur, sur l'amour qui circule vraiment dans le corps de l'Eglise et la fait vivre dans l'amour, sur l'espérance qui nous tend vers la plénitude de la vie, vers la patrie céleste. Je vous porte tous dans la prière, dans un présent de Dieu que je trouve à chaque réunion, à chaque voyage, à chaque visite pastorale. Je rassemble tout et tous dans ma prière et vous confie au Seigneur, parce que nous savons sa volonté en toute sagesse et intelligence spirituelle, et parce que nous nous comportons d'une manière digne de lui et de son amour, en apportant du fruit en toute bonne œuvre. Il y a en moi une grande confiance parce que je sais que la parole de vérité de l'Evangile est la force de l'Eglise, sa vie même. L'Evangile purifie et renouvelle, porte des fruits partout où la communauté des croyants l'écoute et reçoit la grâce de Dieu dans la vérité et vit dans la charité. C'est ma conviction, c'est là ma joie".

"Lorsque, il y a presque huit ans, j'ai accepté d'assumer le ministère pétrinien, cette certitude m'a toujours accompagné, la certitude de ce que la vie de l'Eglise découle de la Parole de Dieu. Comme je l'ai déjà dit à plusieurs reprises, les mots qui, ce 19 avril, ont été prononcés dans mon cœur étaient: Seigneur, pourquoi me demande-tu cela, que me demande-tu? C'est un grand poids que tu dépose sur mes épaules. Mais si tu me le demande, à ton ordre et malgré toutes mes faiblesses je jetterai en confiance les filets. Huit ans après, je peux assurer que Seigneur m'a guidé Il m'a été proche et j'ai pu sentir sa présence chaque jour. Ce fut une étape du voyage de l'Eglise qui a connu des moments de joie et de lumière, mais aussi des moments difficiles. Je me suis senti comme Pierre et les apôtres dans la barque du lac de Galilée. Le Seigneur nous a donné de nombreux jours de soleil ou une brise légère, des jours de pêche abondante, mais aussi des moments de tempête et de grand vent, comme dans toute l'histoire de l'Eglise. Et le Seigneur semblait dormir. Mais j'ai toujours su que le Seigneur est présent dans la barque et j'ai toujours su que la barque de l'Eglise ne m'appartient pas. Elle n'est propriété de personne, mais sienne. Et il ne la laisse pas chavirer. C'est lui qui la conduit, y compris à travers les hommes qu'il a choisi. C'est là une certitude que rien ne peut ternir. Et c'est pourquoi, aujourd'hui, mon cœur est rempli de gratitude envers Dieu parce qu'il n'a jamais abandonné ni son Eglise ni ma personne. Il m'a accordé sa consolation, sa lumière, son amour".

"Nous sommes dans l'Année de la foi, par laquelle j'ai voulu renforcer notre foi en Dieu dans un contexte qui semble de plus en plus le reléguer au second plan. Je voudrais inviter chacun de vous à renouveler sa confiance en le Seigneur, comme des enfants dans les bras de Dieu. Elle nous soutient et nous permet de marcher jours après jours, même dans les difficultés. Je voudrais que chacun se sente aimé par le Dieu qui a offert son Fils pour nous et qui nous a montré son amour sans limites. Je voudrais que chacun ressente la joie d'être chrétien. Une belle prière matinale dit: Je vous adore, ô mon Dieu, Je vous aime de tout mon cœur. Je vous remercie de m'avoir créé et fait chrétien. Oui, nous sommes heureux d'avoir reçu le don de la foi qui est la chose la plus précieuse, que personne ne peut nous enlever! Remercions Dieu tous les jours, par la prière et par une vie chrétienne cohérente. Dieu nous aime, mais attend aussi que nous l'aimions".

"Mais ce n'est pas seulement Dieu que je tiens à remercier maintenant. Un Pape n'est pas seulement à la direction de la barque de Pierre, même si c'est sa première responsabilité. Je ne me suis jamais senti seul à porter la joie et le poids du ministère pétrinien. Le Seigneur a mis à mes côtés tant de personnes, qui avec générosité et amour pour Dieu et pour l'Eglise, m'ont aidé et m'ont été proches. Tout d'abord vous, chers frères Cardinaux: votre sagesse, vos conseils, votre amitié ont été précieux pour moi; mes collaborateurs, à commencer par mon Secrétaire d'Etat qui m'a accompagné fidèlement au fil des ans, la Secrétairerie d'Etat et l'ensemble de la Curie romaine, ainsi que tous ceux qui, dans divers domaines, sont au service du Saint-Siège: tant de visages qui ne se font pas voir, restent dans l'ombre, mais dans le silence, dans leur travail quotidien, avec un esprit de foi et d'humilité ont été pour moi un soutien sûr et fiable. Une pensée spéciale à l'Eglise de Rome, mon diocèse! Je ne peux pas oublier les frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce, les personnes consacrées et tout le peuple de Dieu: dans les visites pastorales, les rencontres, les audiences, les voyages, j'ai toujours perçu une grande attention et une affection profonde; mais j'ai moi aussi aimé tous et chacun, sans distinction, avec cette charité pastorale qui est le cœur de tout pasteur, surtout de l'évêque de Rome, du Successeur de l'Apôtre Pierre. Chaque jour, j'ai porté chacun de vous dans la prière, avec un cœur de père".

"Je voudrais que mes salutations et mes remerciements vous atteignent tous. Le cœur d'un pape s'étend au monde entier. Et je voudrais exprimer ma gratitude au Corps diplomatique près le Saint-Siège, qui rend présente la grande famille des nations. Ici, je pense aussi à tous ceux qui travaillent pour une bonne communication et je les remercie de leur important service. Je voudrais maintenant remercier de tout cœur aussi les nombreuses personnes de par le monde qui, ces dernières semaines, m'ont envoyé des signes émouvant d'attention, d'amitié et de prière. Oui, le pape n'est jamais seul, je l'éprouve encore maintenant d'une telle façon que cela me touche le cœur. Le pape appartient à tous et de nombreuses personnes se sentent très proches de lui. Il est vrai que je reçois des lettres des plus grands de ce monde - des chefs d'Etat, des chefs religieux, des représentants du monde de la culture etc. Mais je reçois aussi beaucoup de lettres de gens ordinaires qui m'écrivent tout simplement avec leur cœur et me font sentir leur affection, qui naît de notre expérience avec Jésus-Christ, dans l'Eglise. Ces personnes ne m'écrivent pas comme l'on écrit à un prince ou à un grand que l'on ne connaît pas. Ils m'écrivent comme des frères et sœurs, ou comme des fils et filles, avec une familiarité très affectueuse. Ici vous pouvez toucher du doigt ce qu'est l'Eglise - non une organisation, une association à des fins religieuses ou humanitaires, mais un corps vivant, une communion de frères et sœurs dans le Corps de Jésus-Christ, qui nous unit tous. Faire l'expérience de l'Eglise de cette façon et pouvoir presque toucher avec les mains la force de sa vérité et de son amour est une source de joie, à une époque où beaucoup parlent de son déclin. Mais nous voyons combien l'Eglise est vivante aujourd'hui!".

"Ces derniers mois, j'ai senti que mes forces avaient diminué, et j'ai demandé à Dieu avec insistance, dans la prière, de m'éclairer de sa lumière pour me faire prendre la décision la plus juste, non pour mon bien, mais pour le bien de l'Eglise. J'ai pris cette décision pleinement conscient de sa gravité et aussi de sa nouveauté, mais avec une profonde sérénité de l'esprit. Aimer l'Eglise, c'est aussi avoir le courage de faire des choix difficiles, de souffrance, mettant toujours en priorité le bien de l'Eglise et non de soi-même. Permettez-moi de revenir encore une fois au 19 avril 2005. La gravité de la décision est aussi justement venu du fait qu'à partir de ce moment-là j'étais engagé toujours et pour toujours par le Seigneur. Celui qui assume le ministère pétrinien n'a plus jamais de vie privée. Il appartient toujours et totalement à tous, à toute l'Eglise. Sa vie est, pour ainsi dire, totalement privée de sa dimension privée. J'ai pu expérimenter, et je l'éprouve précisément maintenant, que l'on reçoit la vie quand on la donne. J'ai déjà dit que beaucoup de gens qui aiment le Seigneur aiment aussi le Successeur de saint Pierre et ont pour lui beaucoup d'affection, que le pape a vraiment des frères et des sœurs, des fils et des filles du monde entier, et qu'il se sent en sécurité quand il est en communion avec vous, parce qu'il ne s'appartient plus lui-même, il appartient à tous et tous appartiennent à lui. Le toujours est aussi un pour toujours. Il n'y a plus de retour à la vie privée. Ma décision de renoncer à l'exercice actif du ministère, ne change pas cela. Je ne reviens pas à la vie privée, à une vie de voyages, de rencontres, de réceptions, de conférences, etc. Je n'abandonne pas la croix, mais je reste d'une nouvelle façon près du Seigneur crucifié. Je ne porte plus la puissance de l'office pour le gouvernement de l'Eglise, mais dans le service de la prière, je reste, pour ainsi dire, dans la cour de saint Pierre. Saint Benoît, dont je porte le nom comme Pape, me sera d'un bon exemple en cela. Il nous a montré la voie pour une vie qui, active ou passive, appartient entièrement à l'œuvre de Dieu. Je remercie tous et chacun pour votre respect et la compréhension avec laquelle vous avez accueilli cette décision si importante. Je continuerai d'accompagner le chemin de l'Eglise par la prière et la réflexion, avec cette consécration au Seigneur et à son épouse, que j'ai cherché à vivre jusqu'à présent tous les jours et que je voudrais toujours vivre. Je vous demande de vous souvenir de moi devant Dieu, et surtout de prier pour les cardinaux, qui sont appelés à une tâche si importante, et pour le nouveau successeur de Pierre. Que le Seigneur l'accompagne avec la lumière et la force de son Esprit".


dimanche 24 février 2013

24 février 2013 : dernier angélus public du pape Benoît XVI




C'est le dernier angélus public pour le pape Benoît XVI. Il est particulièrement émouvant, car il a expliqué que sa renonciation répondait à un appel à servir l'Eglise dans la prière (comme sur le mont Thabor lors de la transfiguration du Christ), ainsi de façon plus adaptée à son âge et à ses forces...

Le Pape a précisé : « Dieu me demande de continuer à la servir avec le même dévouement et amour qu'avant mais de manière plus adaptée à mon âge et à mes forces », notamment par la prière. Il a parlé de la primauté de la prière, sans laquelle tout l'engagement de l'apostolat et de la charité n'est que de l'activisme.

Merci à Benoît XVI, et aussi en tant que proche collaborateur du bienheureux Jean-Paul II auparavant, pour tous ses enseignements si profonds !


dimanche 17 février 2013

Conférences de carême



Tous les dimanches du carême, une conférence a lieu au couvent des Carmes de Montpellier, de 18h30 à 19h30. Elles sont consacrées au Credo.

Celle du 17 février a pour thème : « Je crois en Dieu, le Père tout puissant...» par le frère Jean-Fabrice.


Celle du 24 février a pour thème : « Et en Jésus Christ, son Fils unique, notre Seigneur...» par le frère Jean-Honoré.

Celle du 3 mars a pour thème : « A été crucifié, est mort et a été enseveli...» par le frère Marie-Dominique.

Celle du 10 mars a pour thème : « Le troisième jour, est ressuscité des morts, est monté aux cieux...» par le frère Jean-Honoré.

Celle du 17 mars a pour thème : « Je crois en l’Esprit Saint, à la sainte Église catholique...» par le frère Moïse.


Source : couvent des Carmes de Montpellier

samedi 16 février 2013

Benoît XVI a expliqué le concile aux prêtres du diocèse de Rome



Très belle intervention  du saint père Benoît XVI à Rome, jeudi 14 février, aux prêtres de son diocèse de Rome. Il s'agit d'une forme de testament du pape qui a décidé de renoncer à sa charge à partir de la fin du mois de février. Je retiens tout particulièrement la fin, qui me semble très importante pour notre monde d'aujourd'hui. Car c'est aujourd'hui que le concile se réalise...

"...il y avait le concile des Pères, le vrai concile, mais il y avait aussi le concile des médias. C’était presque un concile en soi, et le monde a perçu le concile à travers eux, à travers les média  Et donc, le concile immédiatement efficace qui est arrivé au peuple a été celui des médias et non pas celui des Pères. Le concile des Pères se réalisait à l’intérieur de la foi, c’était un concile de la foi qui cherche l’intellectus, qui cherche à se comprendre et cherche à comprendre les signes de Dieu à ce moment-là, qui cherche à répondre au défi de Dieu à ce moment-là et à trouver dans la Parole de Dieu la parole pour aujourd’hui et pour demain ; et pendant que tout le concile, comme je l’ai dit, était en marche à l’intérieur de la foi, comme « fides quaerens intellectum », le concile des journalistes, naturellement, ne s’est pas réalisé à l’intérieur de la foi, mais à l’intérieur des catégories des médias de nos jours, c’est-à-dire en dehors de la foi, avec une herméneutique différente.

C’était une herméneutique politique : pour les médias, le concile était une lutte politique, une lutte de pouvoir entre différents courants dans l’Eglise. Il était évident que les médias prenaient position pour la partie qui leur semblait la plus adaptée à leur monde. Il y avait ceux qui cherchaient la décentralisation de l’Eglise, le pouvoir pour les évêques et puis, à travers l’expression « peuple de Dieu », le pouvoir du peuple, des laïcs. Il y avait cette triple question : le pouvoir du pape, transféré ensuite au pouvoir des évêques et au pouvoir de tous, souveraineté populaire. Naturellement, pour eux, c’était celle-là la partie à approuver, à promulguer, à favoriser. Et de même pour la liturgie : la liturgie comme acte de foi n’intéressait pas, mais comme quelque chose où l’on fait des choses compréhensibles, une forme d’activité de la communauté, quelque chose de profane.

Et nous savons qu’il y avait une tendance, qui s’appuyait sur des arguments historiques en disant : « Le sacré est quelque chose de païen, éventuellement de l’Ancien testament. Dans le Nouveau, ce qui compte uniquement c’est que le Christ est mort dehors, en dehors des portes, c’est-à-dire dans le monde profane. Et donc le sacré était à supprimer, et le culte devenait profane : le culte n’est pas un culte mais un acte de l’ensemble, de la participation commune, et donc une participation vue comme une activité. Ces traductions, ces banalisations de l’idée du concile, ont été virulentes dans l’application pratique de la réforme liturgique ; elles étaient nées dans une vision du concile en-dehors de sa propre clé, en dehors de la foi. Et ce fut la même chose pour la question de l’Ecriture : l’Ecriture est un livre, historique, à traiter sur le plan historique uniquement, et ainsi de suite.

Nous savons combien ce concile des médias était accessible à tous. Il a donc été dominant, plus efficace, et il a apporté de nombreuses catastrophes, de nombreux problèmes, vraiment beaucoup de misère : les séminaires fermés, les couvents fermés, la liturgie banalisée… et le vrai concile a eu du mal à se concrétiser, à se réaliser ; le concile virtuel a été plus fort que le concile réel.

Mais la force réelle du concile était présente et, peu à peu, il se réalise de plus en plus et devient la véritable force qui est aussi véritable réforme, véritable renouveau de l’Eglise. Il me semble que, cinquante ans après le concile, nous voyons se fracturer et se perdre ce concile virtuel et nous voyons apparaître le vrai concile dans toute sa force spirituelle.

C’est notre devoir, justement en cette Année de la foi, en commençant par cette Année de la foi, de travailler pour qu’avec la force de l’Esprit-Saint, le vrai concile se réalise et que l’Eglise soit réellement renouvelée. Nous espérons que le Seigneur nous aidera. Moi-même, retiré dans la prière, je serai toujours avec vous, et ensemble, nous avançons avec le Seigneur, avec une certitude : Le Seigneur est vainqueur ! Merci !"

Source : site de l'agence Zenit

jeudi 14 février 2013

Audition du Cardinal Vingt-Trois au Sénat - Vidéo Dailymotion



Audition du Cardinal Vingt-Trois au Sénat - Vidéo Dailymotion

Message de carême 2013 du pape Benoît XVI




MESSAGE DE SA SAINTETÉ
BENOÎT XVI
POUR LE CARÊME 201
3
Croire dans la charité suscite la charité
« Nous avons reconnu et nous avons cru que l'amour de Dieu est
parmi nous » 
(Jn 4, 16)

Chers frères et sœurs,
la célébration du Carême, dans le contexte de l'Année de la foi, nous offre une occasion précieuse pour méditer sur le rapport entre foi et charité: entre le fait de croire en Dieu, dans le Dieu de Jésus Christ, et l'amour qui est le fruit de l'action de l'Esprit Saint et qui nous guide sur un chemin de consécration à Dieu et aux autres.
1. La foi comme réponse à l'amour de Dieu.
Dans ma première encyclique, j’ai déjà offert certains éléments pour saisir le lien étroit entre ces deux vertus théologales, la foi et la charité. En partant de l'affirmation fondamentale de l'apôtre Jean: « Nous avons reconnu et nous avons cru que l'amour de Dieu est parmi nous » (1 Jn 4, 16), je rappelais qu'« à l’origine du fait d’être chrétien, il n’y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive... Comme Dieu nous a aimés le premier (cf. 1 Jn 4, 10), l’amour n’est plus seulement « un commandement », mais il est la réponse au don de l'amour par lequel Dieu vient à notre rencontre » (Deus caritas estn. 1). La foi constitue l'adhésion personnelle – qui inclut toutes nos facultés – à la révélation de l'amour gratuit et « passionné » que Dieu a pour nous et qui se manifeste pleinement en Jésus Christ ; la rencontre avec Dieu Amour qui interpelle non seulement le cœur, mais également l'esprit: « La reconnaissance du Dieu vivant est une route vers l’amour, et le oui de notre volonté à la sienne unit intelligence, volonté et sentiment dans l’acte totalisant de l’amour. Ce processus demeure cependant constamment en mouvement: l’amour n’est jamais "achevé" ni complet » (ibid., n. 17). De là découle pour tous les chrétiens, et en particulier, pour les « personnes engagées dans les services de charité », la nécessité de la foi, de la « rencontre avec Dieu dans le Christ, qui suscite en eux l’amour et qui ouvre leur esprit à l’autre, en sorte que leur amour du prochain ne soit plus imposé pour ainsi dire de l’extérieur, mais qu’il soit une conséquence découlant de leur foi qui devient agissante dans l’amour » (ibid. n. 31a). Le chrétien est une personne conquise par l'amour du Christ et donc, mû par cette amour – « caritas Christi urget nos » (2 Co 5, 14) –, il est ouvert de façon concrète et profonde à l'amour pour le prochain (cf. ibid., n. 33). Cette attitude naît avant tout de la conscience d'être aimés, pardonnés, et même servis par le Seigneur, qui se penche pour laver les pieds des Apôtres et s'offre lui-même sur la croix pour attirer l'humanité dans l'amour de Dieu.
« La foi nous montre le Dieu qui a donné son Fils pour nous et suscite ainsi en nous la certitude victorieuse qu’est bien vraie l’affirmation: Dieu est Amour... La foi, qui prend conscience de l’amour de Dieu qui s’est révélé dans le cœur transpercé de Jésus sur la croix, suscite à son tour l’amour. Il est la lumière – en réalité l’unique – qui illumine sans cesse à nouveau un monde dans l’obscurité et qui nous donne le courage de vivre et d’agir » (ibid., n. 39). Tout cela nous fait comprendre que l'attitude principale qui distingue les chrétiens est précisément « l’amour fondé sur la foi et modelé par elle » (ibid., n. 7).
2. La charité comme vie dans la foi
Toute la vie chrétienne est une réponse à l’amour de Dieu. La première réponse est précisément la foi comme accueil, plein d’émerveillement et de gratitude, d’une initiative divine inouïe qui nous précède et nous interpelle. Et le « oui » de la foi marque le début d’une histoire lumineuse d’amitié avec le Seigneur, qui remplit et donne son sens plénier à toute notre existence. Mais Dieu ne se contente pas que nous accueillions son amour gratuit. Il ne se limite pas à nous aimer, mais il veut nous attirer à lui, nous transformer de manière profonde au point que nous puissions dire avec saint Paul: ce n’est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi (cf. Ga 2, 20).
Quand nous laissons place à l’amour de Dieu, nous devenons semblables à lui, nous participons de sa charité même. Nous ouvrir à son amour signifie le laisser vivre en nous, et nous conduire à aimer avec lui, en lui et comme lui; ce n’est qu’alors que notre foi devient vraiment opérante par la charité (cf. Ga 5, 6) et qu’il prend demeure en nous (cf. 1 Jn 4, 12).
La foi, c’est connaître la vérité et y adhérer (cf. 1 Tm 2, 4); la charité, c’est « cheminer » dans la vérité (cf. Ep 4, 15). Avec la foi, on entre dans l’amitié avec le Seigneur; avec la charité, on vit et on cultive cette amitié (cf. Jn 15, 14s). La foi nous fait accueillir le commandement du Seigneur et Maître; la charité nous donne la béatitude de le mettre en pratique (cf. Jn 13, 13-17). Dans la foi, nous sommes engendrés comme fils de Dieu (cf. Jn 1, 12s); la charité nous fait persévérer concrètement dans la filiation divine en apportant le fruit de l’Esprit Saint (cf. Ga 5, 22). La foi nous fait reconnaître les dons que le Dieu bon et généreux nous confie; la charité les fait fructifier (cf. Mt25, 14-30).
3. Le lien indissoluble entre foi et charité
A la lumière de ce qui a été dit, il apparaît clairement que nous ne pouvons jamais séparer, voire opposer, foi et charité. Ces deux vertus théologales sont intimement liées et il est erroné de voir entre celles-ci une opposition ou une « dialectique ». En effet, d’un côté, l’attitude de celui qui place d’une manière aussi forte l’accent sur la priorité et le caractère décisif de la foi au point d’en sous-évaluer et de presque en mépriser les œuvres concrètes de la charité et de la réduire à un acte humanitaire générique, est limitante. Mais, de l’autre, il est tout aussi limitant de soutenir une suprématie exagérée de la charité et de son activité, en pensant que les œuvres remplacent la foi. Pour une vie spirituelle saine, il est nécessaire de fuir aussi bien le fidéisme que l’activisme moraliste.
L’existence chrétienne consiste en une ascension continue du mont de la rencontre avec Dieu pour ensuite redescendre, en portant l’amour et la force qui en dérivent, de manière à servir nos frères et sœurs avec le même amour que Dieu. Dans l’Ecriture Sainte nous voyons que le zèle des Apôtres pour l’annonce de l’Évangile que suscite la foi est étroitement lié à l’attention charitable du service envers les pauvres (cf. Ac 6, 1-4). Dans l’Église, contemplation et action, symbolisées d’une certaine manière par les figures évangéliques des sœurs Marie et Marthe, doivent coexister et s’intégrer (cf. Lc 10, 38-42). La priorité va toujours au rapport avec Dieu et le vrai partage évangélique doit s’enraciner dans la foi (cf. Catéchèse lors de l’Audience générale du 25 avril 2012). Parfois, on tend en effet à circonscrire le terme de « charité » à la solidarité ou à la simple aide humanitaire. Il est important, en revanche, de rappeler que la plus grande œuvre de charité est justement l’évangélisation, c’est-à-dire le « service de la Parole ». Il n’y a pas d’action plus bénéfique, et donc charitable, envers le prochain que rompre le pain de la Parole de Dieu, le faire participer de la Bonne Nouvelle de l’Évangile, l’introduire dans la relation avec Dieu: l’évangélisation est la promotion la plus élevée et la plus complète de la personne humaine. Comme l’écrit le Serviteur de Dieu le Pape Paul VI dans l’Encyclique Populorum progressio, le premier et principal facteur de développement est l’annonce du Christ (cf. n. 16). C’est la vérité originelle de l’amour de Dieu pour nous, vécue et annoncée, qui ouvre notre existence à accueillir cet amour et rend possible le développement intégral de l’humanité et de tout homme (cf. Enc. Caritas in veritate, n. 8).
En somme, tout part de l’Amour et tend à l’Amour. L’amour gratuit de Dieu nous est communiqué à travers l’annonce de l’Évangile. Si nous l’accueillons avec foi, nous recevons ce premier et indispensable contact avec le divin en mesure de nous faire « aimer l’Amour », pour ensuite demeurer et croître dans cet Amour et le communiquer avec joie aux autres.
A propos du rapport entre foi et œuvres de charité, une expression de la Lettre de saint Paul aux Ephésiens résume peut-être leur corrélation de la meilleure des manières : « C’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, à cause de votre foi. Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Cela ne vient pas de vos œuvres, il n’y a pas à en tirer orgueil. C’est Dieu qui nous a faits, il nous a créés en Jésus-Christ, pour que nos œuvres soient vraiment bonnes, conformes à la voie que Dieu a tracée pour nous et que nous devons suivre » (2, 8-10). On perçoit ici que toute l’initiative salvifique vient de Dieu, de sa Grâce, de son pardon accueilli dans la foi; mais cette initiative, loin de limiter notre liberté et notre responsabilité, les rend plutôt authentiques et les orientent vers les œuvres de charité. Celles-ci ne sont pas principalement le fruit de l’effort humain, dont tirer gloire, mais naissent de la foi elle-même, elles jaillissent de la Grâce que Dieu offre en abondance. Une foi sans œuvres est comme un arbre sans fruits: ces deux vertus s’impliquent réciproquement. Le Carême nous invite précisément, avec les indications traditionnelles pour la vie chrétienne, à alimenter la foi à travers une écoute plus attentive et prolongée de la Parole de Dieu et la participation aux Sacrements, et, dans le même temps, à croître dans la charité, dans l’amour de Dieu et envers le prochain, également à travers les indications concrètes du jeûne, de la pénitence et de l’aumône.
4. Priorité de la foi, primat de la charité
Comme tout don de Dieu, foi et charité reconduisent à l’action de l’unique et même Esprit Saint (cf.1 Co 13), cet Esprit qui s’écrie en nous « Abbà ! Père » (Gal 4, 6), et qui nous fait dire: « Jésus est Seigneur » (1 Co 12, 3) et « Maranatha ! » (1 Co 16, 22; Ap 22, 20).
La foi, don et réponse, nous fait connaître la vérité du Christ comme Amour incarné et crucifié, adhésion pleine et parfaite à la volonté du Père et miséricorde divine infinie envers le prochain; la foi enracine dans le cœur et dans l’esprit la ferme conviction que précisément cet Amour est l’unique réalité victorieuse sur le mal et sur la mort. La foi nous invite a regarder vers l’avenir avec la vertu de l'espérance, dans l’attente confiante que la victoire de l’amour du Christ atteigne sa plénitude. De son côté, la charité nous fait entrer dans l’amour de Dieu manifesté dans le Christ, nous fait adhérer de manière personnelle et existentielle au don total de soi et sans réserve de Jésus au Père et à nos frères. En insufflant en nous la charité, l’Esprit Saint nous fait participer au don propre de Jésus: filial envers Dieu et fraternel envers chaque homme (cf. Rm 5, 5).
La relation qui existe entre ces deux vertus est semblable à celle entre les deux sacrements fondamentaux de l'Église : le Baptême et l’Eucharistie. Le Baptême (sacramentum fidei) précède l'Eucharistie (sacramentum caritatis), mais il est orienté vers celle-ci, qui constitue la plénitude du cheminement chrétien. De manière analogue, la foi précède la charité, mais se révèle authentique seulement si elle est couronnée par celle-ci. Tout part de l’humble accueil de la foi (« se savoir aimé de Dieu »), mais doit arriver à la vérité de la charité (« savoir aimer Dieu et son prochain »), qui demeure pour toujours, comme accomplissement de toutes les vertus (cf. 1 Co 13, 13).
Chers frères et sœurs, en ce temps de Carême, où nous nous préparons à célébrer l’événement de la Croix et de la Résurrection, dans lequel l'Amour de Dieu a racheté le monde et illuminé l’histoire, je vous souhaite à tous de vivre ce temps précieux en ravivant votre foi en Jésus Christ, pour entrer dans son parcours d’amour envers le Père et envers chaque frère et sœur que nous rencontrons dans notre vie. A cette fin j’élève ma prière à Dieu, tandis que j’invoque sur chacun et sur chaque communauté la Bénédiction du Seigneur!
Du Vatican, le 15 octobre 2012

BENEDICTUS PP. XVI

mercredi 13 février 2013

13 février 2013 : une entrée en carême bien particulière



C'est aujourd'hui le mercredi des cendres, premier jour du carême qui va nous amener jusqu'à la semaine sainte et Pâques. Mais c'est aussi la dernière grande cérémonie de notre pape Benoît XVI, celui-ci ayant annoncé lundi sa renonciation au ministère pétrinien.

C'est, d'une certaine manière, un jour de deuil. Benoît XVI a annoncé qu'il quitterait sa charge le jeudi 28 février, après avoir terminé sa journée de travail. Donc il n'ira pas jusqu'à la célébration de Pâques 2013, ni jusqu'à la fin de l'année de la foi, dont la clôture est prévue lors de la fête du Christ-Roi 2013, ni jusqu'à la rédaction d'une encyclique sur la foi, après celles sur les 2 autres vertus théologales de la charité et de l'espérance. Cette tristesse a un sens particulier pour moi, car cette annonce de lundi coïncidait avec les obsèques d'une personne de ma famille.

Mais, finalement ce qui domine pour moi, c'est la gratitude immense pour tout ce que Benoît XVI a donné à l’Église par ses enseignements, ses ouvrages, ses discours... Il les a donnés comme pape, mais aussi auparavant comme cardinal si proche du bienheureux Jean-Paul II !

Donc ce mercredi des cendres est particulier : c'est un nouveau départ, pour là où Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, nous mène...


mardi 12 février 2013

Le pape Benoît XVI a déclaré renoncer au ministère pétrinien



Hier 11 février 2013, en la fête de Notre Dame de Lourdes, le pape Benoît XVI a déclaré "renoncer au ministère d’Évêque de Rome, Successeur de l'apôtre Pierre". Il a déclaré :



"Frères très chers, je vous ai également convoqués à ce consistoire... pour vous communiquer une décision de grande importance pour la vie de l’Eglise".

"Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien. Je suis bien conscient que ce ministère, de par son essence spirituelle, doit être accompli non seulement par les œuvres et par la parole, mais aussi, et pas moins, dans la souffrance et la prière. Cependant, dans le monde d’aujourd’hui, sujet à de rapides changements et agité par des questions de grande importance pour la vie de la foi, pour gouverner la barque de Pierre et annoncer l’Evangile, la vigueur du corps et de l’esprit est aussi nécessaire, vigueur qui, ces derniers mois, s’est amoindrie en moi au point que je dois reconnaître mon incapacité à bien administrer le ministère qui m’a été confié".

"C’est pourquoi, parfaitement conscient de la gravité de l'acte, en pleine liberté, je déclare renoncer au ministère d’Evêque de Rome, Successeur de l'apôtre Pierre, qui m’a été confié par le biais des Cardinaux le 19 avril 2005, de telle sorte que, à partir du 28 février 2013 à vingt heures, le Siège de Rome, le Siège de Saint Pierre, sera vacant et le conclave pour l’élection du nouveau Souverain Pontife devra être convoqué par ceux à qui il appartient de le faire".

"Du fond du cœur je vous remercie pour tout l’amour et le travail avec lequel vous avez porté avec moi le poids de mon ministère et je demande pardon pour tous mes défauts. Maintenant, confions la Sainte Eglise de Dieu au soin de son Souverain Pasteur, Notre Seigneur Jésus-Christ, et implorons sa sainte Mère, Marie, afin qu’elle assiste de sa bonté maternelle les Cardinaux dans l’élection du Souverain Pontife. Quant à moi, puissé-je servir de tout cœur, aussi dans l’avenir, la Sainte Eglise de Dieu par une vie consacrée à la prière".



Source : Vatican Information Service (VIS)