mercredi 30 septembre 2009

Saint Jérôme. Père et docteur de l'Eglise (+ 30 septembre 420)



"Ignorer les Écritures, c'est ignorer le Christ"
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Saint Jérôme est connu pour sa traduction latine de la Bible, la Vulgate, devenue la version officielle de l’Eglise romaine. Il est né vers 347 à Stridon (entre la Dalmatie et la Pannonie). De famille chrétienne aisée, il poursuit ses études à Rome, où il acquiert une vaste culture.

Jérôme est un étudiant romain plein d'allant. Il demande le baptême à 19 ans (vers 366, avant son séjour à Trèves) et son tempérament entier ne conçoit d'autre vie que consacrée à Dieu. Mais où et comment ? A la recherche de sa vocation, il se fixe à Aquilée après son retour de Trèves pour y mener une vie monastique, puis il se met à voyager. Il passe tout d'abord deux années dans le désert de Chalcis en Syrie : un petit stage d'érémitisme ascétique et contemplatif, dans la méditation amoureuse des Ecritures, est la meilleure formation pour le service du Seigneur. Mais Jérôme a besoin d'action (il faut dire qu’il s’est aussi brouillé avec les moines, étant d’un caractère peu commode). Il se rend alors à Antioche, fameuse pour son école exégétique. Il y apprend le grec et l'hébreu et y reçoit le sacerdoce. Passant par Constantinople, il découvre l'exégèse d'Origène et se met sous la direction de saint Grégoire de Nazianze. Mais toujours indécis sur ce qu'il doit devenir, il retourne à Rome. Là sa grande culture fait de lui le secrétaire du pape Damase, qui le charge de réviser les traductions latines du Psautier et des Evangiles. Il a aussi beaucoup de succès auprès des laïcs : un petit cercle de dames chrétiennes, des admiratrices inconditionnelles dont il est le père spirituel, se rassemble autour de lui.

A la mort de saint Damase, il doit quitter Rome où son bouillant caractère lui a valu beaucoup d'ennemis. Ses "dames" le suivent jusqu'à Bethléem où il fonde pour elles un petit monastère, qu’une aristocrate romaine aisée, Paula, fit construire, où il commença son travail de traduction. Il a trouvé le lieu de sa vocation. Il se consacre à l'étude de la Bible qu'il traduit en latin, "la Vulgate", sans négliger de se brouiller avec de nombreuses personnalités et de s'immiscer dans toutes les querelles de l'époque. Jérôme était un érudit de langue latine à une époque où cela impliquait de parler couramment le grec. Il savait un peu d'hébreu quand il commença son projet de traduction, mais à Bethléem il améliora sa connaissance de la langue et son approche de la technique juive du commentaire scripturaire. Il commença en 382 par la modification de la version latine du Nouveau Testament qui circulait à l'époque, connue sous le nom de Vetus Latina. Dans les années 390, il se tourna vers l'Ancien Testament, et le traduisit de l'hébreu, en connaissant en parallèle la version grecque des Septante. Il vint à bout de cette entreprise vers 405.

Au cours des quinze années suivantes, jusqu'à sa mort, il écrivit nombre de commentaires sur l'Écriture, souvent pour expliquer ses choix de traduction. Sa connaissance de l'hébreu donne également à ses traités exégétiques (en particulier ceux écrits après 386) une valeur supérieure à celle de la plupart des commentaires patristiques.

Il passe, dans l'histoire, pour l'un des plus mauvais caractères de la communion des saints. Mais son affectivité exacerbée le rend très proche de nous. Même s’il a été irascible et vindicatif, on l'admire pour son amour du Christ et de la Parole de Dieu.

A lire: lors de la catéchèse de Benoît XVI à l'audience générale du 7 novembre 2007 l'évocation de saint Jérôme, qui "mit la Bible au coeur de son existence et en réalisa une traduction latine. Il la commenta dans ses écrits mais surtout s'appliqua à la vivre quotidiennement" :
http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2007/documents/hf_ben-xvi_aud_20071107_fr.html
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Sources : le missel Kephas, le site Nominis et Wikipedia.
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