mardi 13 septembre 2011

13 septembre : saint Jean Chrysostome, évêque et docteur de l'Eglise (+ 407)



Saint Jean Chrysostome est né à Antioche de Syrie (entre 344 et 354). Orphelin dès son plus jeune âge, il fut éduqué par sa mère qui le marqua fortement par sa piété et son ouverture d'esprit. Il reçut ensuite une formation solide auprès du rhéteur Libanios, qui l'initia à la langue et à la culture grecques ainsi qu'à l'éloquence pour laquelle il montra des dons exceptionnels.

Jean, attiré par le monachisme, prit bientôt du recul par rapport à la culture païenne. Jeune adulte, il reçut le baptême dans l'Eglise d'Antioche et fut nommé lecteur. Il se consacra alors à l'étude de l'Ecriture suivant la tradition exégétique d'Antioche en continuant à vivre chez lui. Puis, il s'éloigna pour se mettre à l'école d'un ascète, enfin il se retira dans un ermitage. Prière, contemplation, étude, ascèse rythmèrent ses journées pendant 6 ans. Le délabrement de sa santé, mais peut-être aussi l'émergence d'une autre vocation dans l'Eglise, l'amenèrent à quitter sa retraite. Il regagna Antioche où il fut ordonné prêtre en 386. Prédicateur d'envergure, non seulement la Parole de Dieu lui était connue par un travail exigeant, mais plus encore, il l'avait intériorisée, goûtée, longuement ruminée, elle avait pris corps en lui. Jean en avait expérimenté la force comme il l'écrivait lui-même : "La Parole, voilà l'instrument du médecin des âmes... C'est elle qui cautérise..., c'est elle qui relève l'âme abattue..., c'est elle qui retranche l'inutile, comble le vide". Pour lui, cette lecture priante et aimante de l'Ecriture n'était pas seulement l'affaire des moines et des clercs, mais celle de tout chrétien. Il le rappela abondamment.

Sa réputation s'étendit, ce qui lui valut d'être nommé évêque de Constantinople à la mort de Nectaire (397). Sa façon d'être tranchait avec celle de son prédécesseur : au lieu du luxe, il choisit le dénuement, au lieu de faire des compromis avec les grands, il les rappela à leurs devoirs, pointant la misère des pauvres et leur propre luxe (cf. Homélies). Enfin, il s'appliqua à réformer le clergé. Pasteur profondément aimé du peuple, il poursuivit son ministère de prédication. Sa parole sans détours ne tarda pas à lui attirer des ennemis, en particulier l'impératrice Eudoxie. C'est ainsi qu'en 403, Jean fut déposé au concile du Chêne et condamné à l’exil. Mais l'émeute populaire qui se déchaîna à l'annonce de sa condamnation amena l'impératrice à revenir sur sa décision. Jean regagna Constantinople, mais pour quelques mois seulement. En 404, il fut de nouveau condamné à l'exil, à Cucuse (Basse Arménie) où il passa 3 ans pendant lesquels il écrivit beaucoup. Les "Lettres à Olympias" témoignent de cette période. Son rayonnement devenant gênant, le pouvoir impérial décida de l'éloigner. Il mourut d'épuisement avant d'être arrivé au lieu de sa nouvelle résidence, le 14 septembre 407, après avoir proclamé : "Gloire à Dieu en toutes choses".

Si Jean fut surnommé Chrysostome (Bouche d'Or), c'est en raison de son éloquence. S'il fut canonisé, c'est en raison de son héroïsme et de la sainteté de sa vie.

Source : missel Kephas.
-

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire